extérieur est également pittoresque. (La petite église à gauche devant la façade s’appelle S. Pietro Martire.)
L’intérieur de la cathédrale [a] de Vérone joint à une disposition semblable des piliers élancés et en faisceaux au lieu des colonnes rondes. Cette ordonnance se rapproche déjà un peu de celle de la cathédrale de Milan, mais la légèreté des formes et la bonne distribution de l’espace en général la font oublier. Les nefs latérales restaient sans fenêtres ; dans la façade plus ancienne furent ouvertes de grandes fenêtres gothiques. De la cour de la cathédrale on a une vue pittoresque.
Les églises gothiques de Vérone à une seule nef partagent avec les autres cette exécution de l’extérieur si belle et d’un effet pittoresque si heureux. L’on ne rencontre rien qui ne se trouve aussi autre part, mais tout est arrangé d’une manière ravissante, et qui a plus de charme parfois par le manque de symétrie. Telle est surtout S. Fermo [b], avec sa façade où se mêlent la brique et le marbre, son arc saillant du portail latéral, ses gables et ses pinacles du chœur et du transept. À l’intérieur nous avons l’exemplaire le plus complet d’une grande voûte en bois, composée de trois séries de consoles avec deux demi-voûtes en berceau et une voûte entière qui est celle du milieu ; les gens du métier peuvent seuls en comprendre la valeur structurale. — S. Eufemia [c] est moins importante à l’extérieur et entièrement restaurée à l’intérieur.
Les églises gothiques de Venise ne sont d’aucune importance, excepté les deux que nous avons nommées ; elles reposent la plupart sur des colonnes dont les chapiteaux sont de formes généralement grossières. À l’extérieur elles reproduisent en petit le chœur de S. Giovanni e Paolo avec une chapelle unique de chaque côté. La seule belle façade est celle de S. Maria dell’ Orto [d] ; celle de S. Stefano [e] est en briques et d’une heureuse simplicité (l’entrée ouest est d’un style mixte, gothique et Renaissance, d’une extrême richesse). Le goût des maçonneries à couronnements arrondis et à courbes bizarres, qui n’a pas épargné même le noble et simple fronton des Frari, s’est satisfait à S. Apollinare [f], S. Giovanni in Bragora [g] et autre part. — Dans le Carmine [h] (1348) il n’y a, de l’ancienne construction, de reconnaissables que les vingt-quatre colonnes et les parois du chœur. — S. Giacomo Dall’ Orio [i] est un curieux exemple d’enchevêtrement de styles. Le plafond était formé probablement autrefois d’une de ces voûtes de bois, d’un style original et élégant ; S. Stefano [j] offre encore un exemplaire restauré (v. plus haut).
Les églises des ordres mendiants de la Via Æmilia diffèrent en général autant des églises toscanes que des églises allemandes. Ce sont des églises voûtées, entièrement construites de briques, avec des annexes et des transepts de toute espèce, un pourtour du chœur au fond, et à l’extérieur une couronne de chapelles arrondie ; telle que l’ont dans le Nord
