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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 2e partie, trad. Gérard, 1892.djvu/212

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BOLOGNE, MODÈNE, PLAISANCE.

les cathédrales seulement ou les églises des couvents d’ordres riches[1]. Quoique les nefs latérales n’aient environ que la moitié de la hauteur de la nef principale, la façade qui les précède observe d’ordinaire la manière lombarde, et les angles supérieurs dépassent par conséquent l’église. Les supports sont des colonnes rondes, des colonnes octogones, des piliers avec colonnes ou faisceaux de colonnes, selon que le style du Nord a plus ou moins d’influence. (Dans les Servi [a] à Bologne, les colonnes rondes alternent avec les octogones.) Le polygone du chœur, avec autant des faces que possible (représentées au dehors par des arcs-boutants en nombre égal), est d’un très grand effet.

À Bologne : S. Francesco [b], restauré à l’intérieur dans un style néogothique et bigarré est une des premières églises du genre avec une des plus belles tours gothiques en briques (aujourd’hui Magasin militaire) ; — S. Domenico [c] (très long, modernisé à l’intérieur) ; — S. Martino Maggiore [d] (église des Carmélites, de 1313) ; – Servi [e], de l’an 1383 ; le beau portique, qui, devant la façade, forme un atrium ouvert et qui se prolonge encore sur l’un des côtés de l’église, avec des colonnes excessivement minces et largement espacées servait au déploiement des grandes processions ; l’architecte fut le général de l’ordre des Servites Fra Andrea Manfredi, de Faenza, qui alors avait aussi la direction Suprême de la construction de S. Petronio ; — S. Giacomo Maggiore [f] (église des Érémitains, de la fin du xiiie siècle, dont il reste encore la partie postérieure et la façade). – Nommons encore en passant le chapitre de S. Giovianni in Monte [g], une des églises ogivales les plus anciennes de l’Italie (1221 ? – la coupole, le chœur et la façade sont plus modernes).

À Modène : S. Francesco [h] ; – À Plaisance : S. Francesco [i] (une des églises les plus considérables de ce genre avec les arcs-boutants extérieurs en briques d’un travail excellent) ; – S. Antonio [j] (avec un curieux portique renfermant une belle porte intérieure ; – il Carmine [k], etc. – Souvent une restauration partielle ou totale n’a épargné, par exemple, qu’un brillant portail gothique : à Pesaro [l], les églises de S. Francesco et de S. Domenico ; – à Ancône, le portail somptueux et fantastique de S. Francesco [m] (construit en 1455, croit-on, par Giorgio da Sebbnico), et un autre qui est déjà à moitié Renaissance, à S. Agostino [n] (laissé inachevé par le même maître) le portail de la Madonna della Misericordia [o], dans la même ville, œuvre élégante qui date de la première Renaissance.

L’œuvre de beaucoup la plus remarquable en cette région est l’église du patron de Bologne, Saint-Pétrone [p], que les Bolonais bâtirent en 1390 sur les plans d’un de leurs concitoyens les plus considérés, Antonio Vincenzi, et dans l’intention visible de rivaliser avec les Florentins. L’édifice devait être une croix latine d’une longueur de 608 pieds, le transept,

  1. Ces dernières ne se distinguent presque pas ici des églises des ordres mendiants.