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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/122

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de Cumes. Le nez est mal restauré, la chevelure et la barbe sont puissamment développées et en grande partie antiques. On voit encore à la Villa Albani (portique du Café) [a] une belle tête dont on ne peut dire avec certitude si elle représente Jupiter on Neptune ; une autre, très grande, est à Florence aux Uffizi (salle de Niobé) [b] ; enfin la Galerie de Parme [c] montre une tête romaine de beau style.


Parmi les frères de Jupiter, Hadès ou Pluton, le dieu des enfers, lui ressemble beaucoup dans son incarnation postérieure, mais encore grecque, de Sérapis, coiffé du modius (boisseau)[1]. Un beau buste (dans la Sala rotonde du Vatican) [d] nous rappelle le type de Jupiter, mais avec un air sombre, austère, inflexible. Sous les boucles épaisses brillent les yeux au regard fixe et profondément enfoncés. Ce n’est pas la terreur, mais seulement l’ombre triste de l’éternelle nuit qui devait peser sur celui qui contemplait cette image. Serapis devint encore par la suite un dieu de la médecine, et prit comme tel la place d’Esculape (Asklepios). Un buste médiocre, en basalte, se trouve dans la salle des Bustes. Celui de la Villa Albani [e], dans le Café, est meilleur sans comparaison. Un petit bronze soigneusement travaillé, aux Uffizi [f] salle 2 des Bronzes, dans la vitrine du coin à droite. La Galerie de Parme [f] en renferme un autre, d’un beau style et d’une expression douce et triste.


À une époque avancée, on identifia avec Sérapis, nous l’avons dit, le dieu de la médecine, Esculape (Asklepios), qui ressemble entièrement à Jupiter, sauf naturellement son attribut particulier, le sceptre où s’enroule un serpent, sur lequel il appuie l’épaule ou qu’il tient à la main. Les statues sont en général d’une facture médiocre, comme est celle en marbre noir, dans la grande salle du Musée Capitolin [g]. La meilleure peut-être est au Musée de Naples, salle 3 [h]. Le bel Esculape du Braccio Nuovo, au Vatican [i] a les traits fins et réfléchis d’un médecin célèbre, peut-être d’un médecin attaché à la personne d’Auguste. — Des deux statues du dieu que renferme le second corridor des Uffizi à Florence [j], l’une ressemble à la statue de Naples, l’autre est manifestement le portrait d’un Grec ; la hauteur des épaules l’indique déjà, et l’attitude particulière confirme cette supposition. Les autres parties sont une œuvre de restauration. Dans l’Esculape du Palais Pitti, (vestibule intérieur, en haut de l’escalier principal) [k], on reconnaîtrait plutôt un philosophe grec ; le buste est nu le coude gauche repose sur la cuisse, la main gauche, qui tient un rouleau, touche la barbe, la

  1. Pour la représentation de Pluton même, voir, par exemple, une gossière statue de la Villa Borghese (salle du Faune) [l].