Aller au contenu

Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

représentés en groupes de grandeur presque naturelle [a] ; un groupe semblable se trouve dans la salle 8 du Palais de Latran [b]. À la Villa Borghese, une salle entière est consacrée à des ouvrages analogues [c] : on voit Hercule sous la figure d’un terme, Hercule enfant, Hercule esclave d’Omphale et portant des vêtements de femme. Au Musée de Naples (salle 4), le motif connu par les groupes moins nobles de Mars et de Vénus est appliqué à Hercule et à la reine victorieuse du héros [d] ; c’est une œuvre romaine, très gracieuse, qui laisse bien loin derrière elle les groupes dont nous parlons.

L’Hercule (?) qui, pour soulager Atlas, porte le globe du monde, au Musée de Naples, salle 3 [e], est une œuvre de mérite, mais restaurée en bien des parties. Le groupe d’Hercule et d’Antée, mentionné plus bas, représente le héros plus charnu que musculeux et s’éloigne de l’Hercule transfiguré plus encore que les autres statues (cour du PaTais Pitti [f]}. Nous voyons, au Musée Chiaramonti, Hercule représenté comme père avec son fils Téléphos sur le bras [g] cette statue est l’une des meilleures images du héros.

Hercule adolescent et imberbe, la tête couronnée de pampres, tel est le sujet d’un magnifique buste souvent reproduit (Vatican, Musée Chiaramonti [h]).

Il y eut enfin une période de sculpture de genre qui nous montre le fils de Jupiter dans un état violent et purement physique ; c’est le motif réservé aux statuettes en airain. Je veux parler de ce bronze charmant l’« Hercule ivre » du Musée de Parme [i]. Dans cette figure qui chancelle en arrière, heureusement conçue en toutes ses parties, on reconnaît toute la musculature de l’Hercule Farnèse, mais au service d’une force bien différente de celle qui accomplit les douze travaux. Cette figure a été trouvée à Velleia, cependant elle peut être d’origine grecque.


Il n’était que juste que Castor et Pollux aussi, nommés plus souvent « fils de Jupiter » (Dioscures), rappelassent les traits de leur père. C’est en fait ce que l’on remarque dans les deux colosses universellement célèbres qui s’élèvent sur la place du Quitinal à Rome [j] ; le modelé du front, la disposition des boucles, le nez, les lèvres, sont visiblement empruntés au type de Jupiter, ce dont on peut se convaincre en gardant les moulages ; seulement ces traits apparaissent transformés par une expression juvénile et héroïque. On sait que ces dompteurs de chevaux passaient autrefois pour des œuvres de Phidias et de Praxitèle ; aujourd’hui on a des raisons convaincantes d’y voir l’imitation romaine d’un groupe qui n’est pas antérieur à Lysippos et qui offre bien des caprices dans l’exécution des détails : par exemple, dans la pose du cou. L’ensemble de ce travail unit avec un effet indescriptible la sveltesse et la force ; le mouvement exprime à merveille quel travail