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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/212

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dans les peintures de Pompéi. Quelques statues d’acteurs comiques doivent également être regardées comme un perfectionnement des masques, elles représentent le moment d’un rôle déterminé, par exemple d’un Davus, d’un Maccus, et non pas le comédien X, dans tel ou tel rôle. Les meilleures sont dans la Galleria de’ Candelabri du Vatican [a] ; d’autres dans la Villa Albani [b] (Café) ; plusieurs, en figurines de bronze, dans les collections citées. — Des scènes de théâtre entières et des répétitions étaient des sujets ordinaires pour la peinture, comme le prouvent plusieurs tableaux et mosaïques antiques du Musée de Naples (entre autres les deux jolies mosaïques de Dioscuride, 7e salle) [c]. À Rome, les simples mosaïques du parquet de la salle des Muses au Vatican [d] donnent une idée assez exacte de l’entrée en scène des acteurs tragiques.


Parmi les sujets inanimés, l’art romain a représenté parfois les trophées avec une perfection toute particulière, aussi bien en bas-relief (piédestal de la colonne Trajane [e]) qu’en ronde bosse (balustrade du Capitole [f]). Le groupement plastique des natures mortes n’a peut-être pas à produire, en général, de modèles supérieurs à ceui-ci.


Les images d’animaux de l’art antique montrent une riche gradation dans la conception, depuis le sentiment héroïque jusqu’au réalisme. Dans les genres d’animaux les plus nobles et les plus puissants, il existe une élévation de la forme pareille à celle des statues de dieux et de héros ; dans les genres moindres, ce qu’on admire davantage ce sont les manifestations les plus naïves de la vie que l’animal montre dans son caractère. — Cette branche entière de l’art devait avoir une grande extension ; la grande Sala degli Animali, au Vatican [g] est pleine de fragments, avec des restaurations considérables, il est vrai, mais habiles, de Francesco Franzoni ; il s’en trouve beaucoup aussi au Musée Chiaramonti [h] : ce sont des œuvres romaines, qui peuvent avoir servi au luxe de la maison, à l’ornement des fontaines et des jardins. Les formes monumentales d’animaux ont naturellement l’avantage.

Les chevaux de la sculpture antique prouvent d’abord que la beauté du cheval était différente alors de celle que demandent les amateurs d’aujourd’hui. Là où l’homme et le cheval sont réunis, comme par exemple sur les bas-reliefs du Parthénon, on verra le cheval représenté plus petit, par principe de style, et non pas seulement à cause de la petitesse de la race. Ensuite, la forme de la tête, du cou, du poitrail et de la croupe, mais surtout les proportions plus forcées des jambes qui passaient pour belles, à cette époque, étaient autres que celles que nous aimons actuellement L’auteur ne peut traiter ce sujet de plus près, faute de connaissances spéciales ; les monuments eux-mêmes sont si connus, qu’ils ont à peine besoin d’être énurnérés. Le plus beau, à beaucoup près, est et restera la tête de cheval de l’attelage du Soleil sur le fronton oriental du Parthénon, dont on peut comparer les copies dispersées partout ; tout ce qui peut