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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/89

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ments désirables ; et quand l’imagination a replacé des statues sous les arceaux des étages supérieurs et des écussons d’airain en relief entre les pilastres du mur de faîte, l’impression produite par l’extérieur est si complète, que nous pouvons être bref. Tout le détail a été conçu très sirnplement et avec raison, vu l’énormité de la masse ; la cotonnade inférieure, par exemple, n’a pas de triglyphes, qui auraient produit ici un effet mesquin. Les consoles du mur de faîte, correspondant aux baies pratiquées dans la corniche, servaient de soutien aux mâts qui retenaient l’immense velarium. Les trous que l’on remarque partout à l’extérieur résultent peut-être de ce que, au moyen âge, on a arraché les crampons de fer qui reliaient les pierres entre elles (?). Les arceaux à l’intérieur des allées présentent souvent une ligne sinueuse et oblique ; les parties en question étaient probablement construites en pierre brute, et, comme elles devaient rester invisibles, on se contentait de les aplanir négligemment avec la soie. Des degrés, des murs et des portiques de faîte qu’on suppose avoir existé à l’Intérieur, il ne subsiste presque rien, comme on sait ; mais on a nouvellement remis au jour les dispositions qui permettaient d’inonder en un instant l’arène, ou d’en faire surgir tout à coup des hommes et des animaux.

Parmi les autres amphithéâtres de Rome, l’Amphitheatrum castrense [a] est seul reconnaissable, une partie des colonnades inférieure et supérieure est une très bonne construction en brique, qui a de la valeur pour les architectes (devant la Porta S. Giovanni, à gauche, en montant, près Santa Croce).

Hors de Rome, on accorde la première place à l’amphithéâtre de l’ancienne Capoue (S. Maria di Capoa) [b], à cause d’un fragment, petit, mais très beau, des deux colonnades inférieures, et aussi de certaines dispositions encore très visibles autour et au-dessous de l’arène. L’amphithéâtre de Vérone [c], par l’effet de ses rangées de gradins parfaitement conservés ou restaurés, surpasse tous les édifices de ce genre ; mais il ne reste plus qu’une très petite partie de son revêtement extérieur (et peut-être n’y en eut-il jamais davantage) ; c’est juste assez pour nous faire regretter l’ensemble, détruit ou inachevé (voir p. 31, note). L’amphithéâtre de Pompéi [d], vu sa petitesse et la simplicité de son architecture, ne peut entrer en comparaison avec ces masses énormes. — À Lucques [e], on voit les restes encore importants d’un amphithéâtre et d’un théâtre. — À Padoue [f], il n’y a plus que le contour d’un amphithéâtre, près S. Maria dell’ Arena. — À Pouzzoles [g], on voit des ruines très vastes, mais informes. — San Germano (au-dessous du mont Cassin) [h] possède un amphithéâtre à peu près circulaire, le seul de ce genre ; ailleurs on préférait l’ellipse pour la disposition dans l’arène des deux partis qui combattaient. — On trouve à Syracuse [i] un amphithéâtre intéressant, et des restes isolés partout où les Romains se sont établis.

À la seule exception du Cirque de Caracalla (plus exactement de