tistère ou comme cathédrale ; dans le premier cas, nous aurions là le plus grand baptistère connu. La coupole y repose sur huit piliers (modernisés et peints) avec un pourtour circulaire ; au-dessus de ce dernier, huit voûtes d’arête, entre lesquelles, deux par deux, monte vers la coupole un segment de voûte en berceau, qui forme un renfoncement obscur. Cet expédient, dont la cathédrale d’Aix-la-Chapelle nous fournit l’analogue, fait remonter dans tous les cas cette construction aux premiers temps du moyen âge. À en juger par l’apparence actuelle des dehors, pourtour et coupole datent du XIIe siècle. L’étrange annexe du fond, qui sert de choeur avec des chapelles latérales, est vraisemblablement plus ancienne encore.
Presque toutes les églises épiscopales et même de grandes églises paroissiales ont conservé des constructions de cette espèce ; ou du moins, les ruines, les documents, permettent d’en retrouver la trace. On construisit des baptistères jusqu’aux XIe et XIIe siècles ; plus tard, les baptêmes se firent dans les églises elles-mêmes. Dans les grandes reconstructions d’églises, le baptistère, quand il était trop rapproché, fut d’ordinaire sacrifié. Donnons ici la liste de quelques-uns des derniers et des plus récents :
Le baptîstère de la cathédrale [a] de Torcello (1008) n’est qu’un simple octogone. (La cathédrale elle-même est une basilique fort simple.) — Pour le baptistère de la cathédrale de Novare, voir plus bas. Le baptistère de la Porta di Alessandria [b] à Asti, octogone central très étroit reposant sur de courtes colonnes à chapiteaux généralement cubiques, avec un large pourtour d’une forme polygonale singulière, ne date probablement que du XIe siècle ; le baptistère de la cathédrale, avec une construction centrale et un pourtour de largeur presque égale, date du XIe siècle. Près de la cathédrale de Chiavenna [c] un octogone blanchi à la chaux réputé très ancien. Le baptistère de Padoue [d], construction supérieure ronde, reposant sur une base carrée, le tout du XIIe siècle, et d’un joli effet. Le baptistère de Crémone [e] n’est que de l’an 1167, quoiqu’il passe pour etre plus ancien ; c’est un octogone orné de galeries supérieures et couvert d’un toit en forme de tente, L’intérieur est très sombre et n’offre d’intérêt que par l’arrangement des demi-colonnes qui garnissent les parois.
Dans les baptistères que nous venons de citer, la décoration extérieure ne consiste qu’en de simples bandes murales et en frises d’arcs propres au style roman : le baptistère octogonal de Parme [f] (XIIe et XIIIe siècles), au contraire, marque la transition au style toscan qui multiplie les détails plastiques sur les surfaces murales. Seulement les archivoltes de l’étage inférieur et les cinq rangées de colonnettes murales qui les surmontent, ne sont qu’un essai aussi maigre que puéril. L’intérieur est à seize côtés ; en bas, des niches, surmontées de deux galeries à entablements droits ; et au-dessus, des lunettes ogivales avec la naissance des nervures de la coupole. Nous parlerons plus loin de deux monuments de