que les flèches du gothique allemand dans leur genre, exprime la victoire de l’art sur la lourdeur de la matière.
L’ensemble si riche que forment ces trois édifices ne se retrouve naturellement dans les autres églises que d’une façon fragmentaire, comme à l’état d’esquisse ou de souvenir. Ce nouveau style d’architecture et l’importance qu’il donne à la plastique n’en a pas moins exercé une grande influence, et la plus petite des églises de ce genre trahit manifestement l’effet qui a été recherché. Dans les plus petites, le marbre n’est guère employé que pour les façades ; les galeries sont remplacées par des arcatures, mais là encore on arrive par des moyens simples, comme par exemple le contraste entre les pilastres et les colonnes engagées, à exprimer nettement les caractères essentiels de ce nouveau style. Toutes sont encore ou du moins étaient à l’intérieur des basiliques à colonnes ; les parties supérieures de la nef principale sont généralement altérées.
Du XIIe siècle : S. Frediano [a] : à l’intérieur les deux premières colonnes à l’entrée prouvent que les chapiteaux trop petits ne sont pas toujours des chapiteaux antiques qu’on a dû employer tels qu’on les trouvait. (Comp. p. 21.) Les colonnes, par contre, semblent toutes être antiques. — S. Sisto [b]. Les colonnes sont antiques, mais de matières différentes ; ici encore les chapiteaux les plus disproportionnée sont modernes. L’extérieur est presque informe. — S. Anna [c] : il n’en subsiste plus qu’une partie du côté sud ; le reste n’est qu’une reconstruction de l’année 1610.
S. Andrea [d] : l’extérieur la façade seule est ancienne, ainsi que le campanile en brique ; à l’intérieur, l’exhaussement des arcs est indiqué par une corniche intermédiaire spéciale ; les chapiteaux datent presque tous du moyen âge et sont ornés de têtes d’animaux, etc. — S. Pierino [e] date, sous sa forme actuelle, du XIIe siècle ; l’extérieur est simple, l’intérieur a été exhaussé probablement lors de la reconstruction (à cause de l’Arno ?) ; les chapiteaux sont en partie antiques, le sol est dallé en mosaïques. — S. Paolo all’Orto [f] ; seule la partie inférieure de la façade est restée (ce qui ferait de cette église une des plus anciennes après la cathédrale). L’intérieur a tout à fait disparu. — S. Sepolcro [g] est une de ces églises polygonales, si fréquentes en Occident, inspirées de celle du Saint-Sépulcre ; seconde moitié du XIIe siècle. C’est un octogone élevé avec piliers et arcs en ogive, le pourtour octogonal et les fenêtres en plein cintre. Tous les détails sont pour Pise extrêmement médiocres, Elle est actuellement reconstruite en grande partie. Le campanile est de Diotisalvi. — S. Paolo in ripa d’Arno [h] ne date de meme(probablement) que du XIIIe siècle ; la plus belle façade après celle de la cathédrale ; l’intérieur avec transept et coupole ; les arcs sont exclusivement en ogive ; mais au-dessous des quatre qui portent la coupole, il y a encore en outre des arcs en plein cintre. (Restaurée) —