nécessaire, la réunion des murs des nefs latérales à ceux de la nef principale, non pas par de simples poutres d’étais, mais par des arcs voûtée, avec addition, au-dessus de ces arcs, de toits et de frontons. Les piliers sont octogones. Sur le côté postérieur du transept se succèdent dix chapelles à mi-hauteur, qui, au milieu, enferment le chœur polygonal ; il y a en outre des chapelles plus élevées sur deux extrémités et du côté antérieur du transept. Vus de derrière (la meilleure vue est du jardin du marquis Berte), les murs du chœur et des chapelles sont couronnés de gables élevés sans toit derrière eux. La tour a été entièrement et très bien restaurée ; l’achèvement en 1863 de la façade par Matas, d’après un dessin du Cronaca, est moins heureuse ; le cloître antérieur, avec des arcs bombée et des colonnes octogonales à bases curieuses, passe pour être l’œuvre d’Arnolfo.
Une mission plus haute était réservée à Arnolfo : la reconstruction de la cathédrale de Florence, dont il sera question plus bas. — À résumer l’ensemble de ses œuvres, à part son beau projet pour la cathédrale, sa gloire et son mérite étaient plus dans l’ordonnance et la grandeur des conceptions que dans l’élégance de l’exécution. Par les grandes portées de ses voûtes et de ses plafonds, par le plan de sa coupole, il dépasse tout style jusqu’alors connu, même les édifices gothiques du Nord, qui d’ailleurs visaient un tout autre but.
S’il nous est difficile d’apprécier le talent d’Arnolfo à l’égard des formes, son successeur Giotto nous offre une vraie compensation par le sentiment élevé qu’il a de la mesure. Outre la part qu’il a eue à la construction de la cathédrale (v. plus bas), Giotto est aussi l’auteur du beau campanile [a] (à partir de 1334 ; après sa mort en 1336, continué par Andrea Pisano et achevé par Francesco Talenti). Dans sa forme actuelle et sans la flèche qui avait été projetée, il paraît accompli ; l’imagination admettrait cependant un couronnement dans le même style. Le progrès des formes, allant de la robustesse à la légèreté, qui est par exemple l’ame de la tour de Fribourg en Brisgau, n’est indiqué ici que dans la mesure strictement nécessaire ; le troisième et le quatrième étage sont pour ainsi dire identiques ; seul l’agrandissement des fenêtres dans les étages supérieurs exprime un certain progrès de légèreté. Mais pour les fines variations, tant de l’incrustation que des détails plastiques, ce beau monument sera toujours un nouveau sujet d’étude. La répartition des couleurs et des formes est en général incomparablement plus légère et plus élégante que dans les parties plus récentes de la cathédrale ; les fenêtres sont peut-étre la plus belle œuvre de détail de tout le gothique italien.
L’histoire de la cathédrale de Florence, S. Maria del Fiore [b], a été dans ces derniers temps, profondément modifiée, et elle présente un intérêt tel qu’il vaut la peine de s’y arrêter avec quelque détail — C’est Arnolfo di Cambio qui commença la construction en 1296. Mais il mou-