mière aussi bien que la plus récente, a produit de créations en ce genre, sera brièvement indiqué.
Les inspirations les meilleures et les plus hautes sont naturellement, même aux beaux temps de la Renaissance, restées à l’état de projets inexécutée. C’est par la tradition, ou bien par des dessins qui avivent encore l’amertume des regrets, que nous apprenons comment Brunellesco avait commencé un grand palais pour les Médicis, Rossellino une nouvelle église de Saint-Pierre avec annexes et résidence, Bramante le tout ensemble (avec quelle puissance et quelle beauté !), sans parler des autres projets innombrables des grands maîtres. La riche collection de dessins aux Offices [a] renferme ce qu’il y a de plus important en ce genre, surtout les plans récemment classés de Saint-Pierre. Ce serait pour un architecte, à qui les indications très succinctes souvent du dessinateur et les demi-perspectives d’intérieur seraient familières, une étude d’un grand intérêt. Un éditeur devrait publier en fac-similé les meilleurs de ces dessins.
Une autre source encore peut nous aider à achever la représentation de ce style. Elles sont nombreuses, certes, les petites architectures à l’ornementation si vive, et c’est à Venise peut-être que sont les plus jolies. Le marbre et le bronze pourtant ne pouvaient pas réaliser toutes les fantaisies auxquelles s’abandonnait le goût décoratif du xve siècle. Et pour connaître l’étendue de cette fantaisie, il y aurait à examiner les architectures représentées dans nombre de médailles et de reliefs du temps. Parmi les reliefs je citerai les travaux de Donatello à Padoue, et le sarcophage de Duccia, dans la Cappella degli Antenati à S. Francesco [b] à Rimini ; on y remarquera la précocité de solutions qui paraîtraient ne devoir appartenir qu’à un style déjà mûr. Il en est de même des architectures dans les fonds de tableaux ; elles sont bariolées, surchargées, parfois impossibles, mais souvent elles ont un grand charme, et même elles sont indispensables pour connaître l’esprit architectural du temps ; sans compter que nombre de peintres étaient en même temps architectes. Mantegna et toute son école prodiguent les fonds composés de portiques, avec reliefs. Dans l’école de Ferrare, Mazzolino imite, mais avec excès, le maître de Mantoue ; le Pinturicchio produit beaucoup en ce genre ; Dom. Ghirlandajo est l’auteur de quelques bons travaux (chœur de S. Maria Novella à Florence) ; un peintre de troisième ordre comme Domenico di Bartolo, par de tels accessoires, prête à ses œuvres un grand intérêt (fresques de l’hôpital della Scala à Sienne). Sandro Botticelli et Filippino Lippi sont infatigables en ce genre. Mais c’est surtout dans les fresques de Benozzo Gozzoli au Campo Santo de Pise que se révèle l’esprit de l’architecture Renaissance. Il faut mentionner également les petits tableaux de légendes de la sacristie de S. Francesco de′ Conventuali à Pérouse (Pinacothèque, nos 209 et suiv.), qui offrent tout un cours de Renaissance idéale, sans rien de fantastique. Ajoutez, dans la Sixtine, la fresque du Pérugin représentant la scène où Jésus-Christ remet les