Page:Burckhardt - Le Cicerone, 2e partie, trad. Gérard, 1892.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
BRUNELLESCO ET SES TRAVAUX.

fants au maillot d’Andrea della Robbia) et un étage supérieur très simple, lui prêtent l’effet le plus gracieux. (La construction a été commencée en 1421. L’architrave, pendant une absence de Brunellesco, reçut une fausse destination d’encadrement.) La cour n’est probablement pas de Brunellesco, sans lui être très postérieure. — La galerie qui fait face est une imitation par Antonio da Sangallo l’aîné. — La galerie située sur la Piazza S. Maria Novella [a] a été construite sur un plan original de Brunellesco, mais souvent modifiée. — La galerie murée de la via S. Gallo [b], qui forme maintenant le côté postérieur de la Dogana, offre une grande ressemblance avec les deux galeries précédemment citées.

Parmi les cloîtres achevés, je crois, d’après l’exemple de Fantozzi, pouvoir attribuer avec sûreté à Brunellesco le second cloître de S. Croce [c] à Florence. C’est un des plus beaux de la Renaissance, avec corniches et archivoltes entièrement achevées : dans les écoinçons, des médaillons ; l’étage supérieur, couvert d’un plafond plat, repose sur des colonnes avec consoles d’un travail exquis. — Dans les constructions de ce genre, Brunellesco ne donnait pas d’entablement aux colonnes, car les proportions minces et délicates de l’ensemble eussent été exagérées, et la hauteur probablement était donnée d’avance.

Comment Brunellesco, avec toutes les ressources, il est vrai, que Cosme le Grand mettait à sa disposition, transforma en véritable villa une résidence de chanoines à la campagne, c’est ce que montre la Badia [d], au pied de la montagne de Fiesole, à une demi-lieue de Florence. C’est, suivant la pente, une réunion de bâtiments détachés, d’une beauté irrégulière une charmante cour oblongue ; la galerie inférieure à voûtes, la galerie supérieure non murée est couverte d’un plafond ; vers le midi, du côté du jardin, une autre galerie avec loggia supérieure dont les colonnes portent des consoles de toute beauté ; les autres pièces en bas toutes à voûtes, avec chapiteaux engagés ou consoles. — L’ornementation est très simple, sans le raffinement des derniers temps du xve siècle, mais d’une beauté pure, comme, par exemple, la chaire du réfectoire et la fontaine du vestibule ; — les murs extérieurs sont tous lisses et n’ont que les membres strictement nécessaires. L’église, dont la façade a conservé une partie de l’ancienne construction dans le style de S. Miniato, forme une croix à une nef avec voûtes en berceau et une coupole en calotte au-dessus de la croisée même : le tout est exécuté avec une simplicité voulue ; les chapelles latérales s’ouvrent sur la nef longitudinale, comme des espaces distincts avec des portes spéciales ; l’intérieur est uni avec quelques bandes de maçonnerie et des consoles peu nombreuses ; toute l’église est d’une beauté unique en son genre (Comp. p. 28 E).

La Madonna di Fuori [e] à Empoli, construction centrale d’un genre tout particulier, n’est pas de Brunellesco, mais dans sa manière l’église a la forme d’une croix, à l’intérieur d’une galerie qui l’entoure ; au-dessus de la croisée, une coupole octogone.