coupole sur quatre colonnes, œuvre gracieuse du début de la Renaissance.
Dans la cathédrale [a] de Narni, à droite, une niche d’autel, avec un arc qui s’élève par-devant, tous deux en forme d’arcs triomphaux, travaillés en stuc ; XVe siècle.
Au Palais ducal [b] d’Urbino (1460-1470), les sculptures décoratives, les encadrements de porte surtout, et la décoration de quelque cheminées, sont du meilleur style. Elles sont attribuées à Ambrogio da Milano, mais elles trahissent clairement l’œuvre de plusieurs maîtres, d’un caractère moitié vénitien, moitié romain et florentin. Par l’originalité de l’invention, l’énergie de l’effet et le fini extraordinaire de l’exécution, elles appartiennent à ce que l’Italie offre de meilleur hors de Florence et de Sienne.
Le maître-autel de S. Maria della Calcinaccia [c], près de Cortone (1519), offre quelque parenté avec les travaux romains d’Andrea Sansovino.
À Rome, c’est vers 1460 que commence, sous l’inspiration des premiers travaux florentins de Filarete, de Mino, et des autres, le luxe de l’ornementation de marbre dont le développement, pendant près d’un demi-siècle, doit être si abondant et si riche. À part les travaux exécutés à Rome même par les grands maîtres florentins, par Mino, A. Pollajuolo et Andrea Sansovino, l’ornementation des monuments y est aussi peu originale, magnifique, et aussi peu empreinte de perfection artistique que le sont leur architecture même et leur statuaire. Les longs et fréquents séjours de Mino à Rome ont été décisifs, on pourrait dire fatals, pour les destinées de la décoration et de la plastique : son ordonnance peu réfléchie, sa décoration d’une allure un peu dure et parfois mesquine, ont été presque partout fidèlement répétées ou imitées. Les restes des derniers travaux décoratifs de l’antiquité ont concouru de même à former ce style, facile, il est vrai, et séduisant, mais qui manque parfois de proportion, de clarté ou de grandeur. Pourtant, malgré ces imperfections, les monuments romains offrent un trésor de décoration facile, plaisante, gracieuse, qui, en dépit des surcharges et des répétitions trop fréquentes, est encore une joie pour les yeux.
Parmi les encadrements de porte [d]], ceux de S. Marco, et du Palazzo di Venezia, de S. Agostino, de S. Cosimato in Trastevere, de l’hôpital de S. Sisto et de S. Maria del Popolo, ont un mérite tout particulier. Un portail simple de LAURANA, Via del Gesu, 84 ; celui de S. Giacomo degli Spagnuoli [e] est aussi très beau. L’encadrement des portes principales de Saint-Pierre [f]], attribué par Vasari à Simone, est probablement l’œuvre de Filarete ; c’est une bordure lourde, avec de petites scènes de genre d’un relief plat. Dans le portique de S. Maria à Monserrato [g] (vers 1500), une table d’inscription plus récente, avec un cadre ravissant.
La tribune des chantres de la chapelle Sixtine [h], magnifique, noble et grave, est une œuvre excellente, étant donnés les proportions et