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PREMIÈRE RENAISSANCE.

l’auteur est un sculpteur assez insignifiant de ce temps, Giov. Zachio. Le tombeau, plus simple, de Giac. Birro au cloître de S. Domenico [a] est de même l’une des œuvres le plus heureusement ordonnées du style baroque, à ses débuts. — Les chefs-œuvre en ce genre, par Onofri, sont le tombeau Nacci à S. Petronio [b], et un tombeau dans le cloître de S. Martino (1502) [c].

Le beau cadre de la Sainte Cécile de Raphaël, par Formigine, est encore dans la chapelle Bentivoglio, dans le pourtour de S. Giovanni in Monte [d].

Comme pendants aux torchères métalliques des palais toscans (lesquelles ne sont que médiocrement représentées ici par celles du palais du Podestat), on peut citer les marteaux de porte en bronze massif, d’une riche garniture, où sont sculptés des animaux sautent, etc. Mais ces œuvres, d’ailleurs, ne dépassent pas le seizième siècle, et l’atteignent à peine.


À Parme, les pilastres ornés de la façade de S. Sepolcro [e] portent la date de 1505. — Dans la cathédrale [f] : les clôtures de marbre de la quatrième chapelle à droite ; puis, au-dessous de l’escalier, vers les portes latérales sud et nord, deux tombeaux, dont l’un (celui de la famille Carissimo) porte le nom du sculpteur Giov. Franc. da Grado, sont parmi les belles œuvres, sans figures, de la Renaissance de la Haute-Italie, à sa maturité. — Dans le transept droit, un tombeau en marbre rouge de Barth. Montinus, 1507.

Vers le même temps (1508), l’orfèvre Bart. Spanus est désigné comme l’auteur d’un tombeau d’évêque en forme de niche, dans la cathédrale [g] de Reggio (chapelle à gauche du chœur) ; la statue du mort, représenté dormant, est de la même main. — Voir une œuvre du même genre dans la troisième chapelle à droite.

À Ferrare, où, dès lors, l’emploi du marbre était plus familier, l’arabesque est plus heureusement cultivée qu’à Bologne. Cette manière se révèle dans les revêtements d’angles des palais, aux surfaces, d’ailleurs, unies ; c’est comme le jalon d’un revêtement de marbre à venir, pour lequel manquaient alors le temps et les moyens. À moins qu’on n’ait voulu seulement donner un caractère artistique aux angles des rues. Les plus beaux de ces travaux sont au Palais de’ Leoni [h], où se remarque, de plus, une perte exquise (v. p. 125). — L’une des salles du Palais Schifanoja [i] a une décoration intérieure, en stuc de couleur, d’une richesse et d’une fantaisie toutes particulières, due à Domenico di Paris, de Padoue, que nous retrouverons plus tard comme sculpteur. Le travail a été exécuté, en 1467, sous la direction de l’architecte Pietro Benvenuti, dit dagli Ordini ; les peintures sont l’œuvre d’un certain Bongiovanni di Geminiano. Les bases des piliers, à la Chartreuse de S. Cristoforo [j], ont de très belles arabesques où l’on croit pouvoir mettre le nom de Sansovino.

La cathédrale [k] de Modène, à part un tombeau en forme de niche