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Les enfants poussent dans les prés en même temps que les pimprenelles, les sanicles et les carottes sauvages. À poignées, ils cueillent les ombelles livides, se penchent, se relèvent, courent, les bras tendus, comme si les fleurs pouvaient fuir et leur échapper, et les bouquets de petits visages s’épanouissent à la hauteur des touffes convoitées. Quand les deux mains sont pleines, ils s’arrêtent pour regarder nulle part, avec, dans leurs yeux ignorants où la lumière s’amuse, toute la fête du pré joyeux.

Printemps est auprès d’eux ; il chatouille les petits cous penchés de la pointe des bromes luisants et souffle sur les fronts polis que les mouches frôlent. Dans le vert, les myosotis ouvrent leurs claires prunelles, si attrayantes que le vent s’écrie :

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