Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/130

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d’être en tête à tête avec son meilleur ami. Lorsque j’entrai dans la bibliothèque, avec James, le comte nous ayant sonné, je trouvai lord Fautleroy endormi sur le tapis du foyer. Mylord nous ordonna de le monter ici : James le prit dans ses bras, et vous n’avez jamais rien vu de si gentil que sa ronde et rose petite figure, et que sa jolie petite tête s’appuyant sur l’épaule de James avec les boucles de ses cheveux pendant de tous côtés. Je crois bien que mylord n’était pas aveugle et qu’il a été touché aussi, car il l’a regardé d’un air que je ne lui ai jamais vu, et il a dit à James : « Prenez garde de l’éveiller. »

Cédric se retourna sur son oreiller, ouvrit les yeux et regarda avec étonnement. Il y avait deux femmes dans la chambre.

La pièce était gaie et tendue d’étoffe perse ; un bon feu brillait dans la cheminée, et le soleil envoyait ses rayons roses par les fenêtres encadrées de lierre. Les deux femmes, voyant Cédric éveillé, s’avancèrent vers le lit, et l’enfant reconnut dans l’une d’elles Mme Millon, la femme de charge. L’autre était une avenante personne d’âge moyen, dont le visage souriant annonçait la bonté et la bonne humeur.

« Bonjour, mylord, dit Mme Millon ; avez-vous bien dormi ? »

Cédric frotta ses yeux et sourit.

« Bonjour, répliqua-t-il. Je ne savais pas que j’étais ici.

— On vous a monté pendant que vous étiez endormi. Cette pièce est votre chambre à coucher, et voici Gertrude qui prendra soin de vous. »

Lord Fautleroy s’assit sur son lit et tendit sa main à Gertrude, comme il l’avait tendue la veille au comte.