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XVI


Si, une semaine auparavant, quelqu’un avait dit au comte de Dorincourt qu’un certain matin qui n’était pas éloigné, il oublierait sa goutte et sa mauvaise humeur en jouant avec un petit bonhomme de huit ans, ce quelqu’un-là eût été très mal reçu. Cependant il était occupé de cette manière quand la porte s’ouvrit et que Thomas annonça un visiteur.

Ce visiteur était un grave personnage, habillé de noir, et qui n’était rien moins que le recteur de la paroisse. Il fut frappé d’une telle surprise à la vue du spectacle qu’il avait sous les yeux, qu’il manqua de faire un faux pas et faillit se heurter avec Thomas.

Parmi tous les devoirs qui incombaient au révérend M. Mordaunt, il n’y en avait pas qui lui semblât plus déplaisant que la nécessité où il était de se rendre chez le comte pour lui présenter quelque requête ou pour solliciter sa charité au nom de ceux de ses paroissiens qui se trouvaient dans le besoin. Le noble lord s’efforçait de lui rendre ces visites aussi désagréables que possible. Il n’avait pas le moindre penchant à la