Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/147

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son tour, est encore au lit. Je ne peux pas dire que ce soit un fermier très entendu ; mais il a eu du malheur, de sorte qu’il n’est pas en état d’acquitter son terme de loyer, et Newick, votre homme d’affaires, lui a signifié que s’il ne payait pas il devait quitter la place. Ce serait une terrible affaire pour lui. Il est venu chez moi, hier, me prier de vous voir et de vous demander du temps. Il pense que si vous vouliez lui accorder quelques mois, il pourrait se libérer.

— Ils disent tous la même chose, » grommela le comte.

Cédric fit un pas en avant. Il s’était tenu jusque-là entre son grand-père et le visiteur, écoutant de toutes ses oreilles, se sentant déjà vivement intéressé au sort de Hugues. Il se demandait combien d’enfants il avait et, si la fièvre scarlatine faisait beaucoup souffrir. Ses yeux restèrent fixés sur le recteur tout le temps qu’il parla.

« Hugues est un homme de bonne volonté, dit M. Mordaunt en tâchant de renforcer son plaidoyer.

— C’est un assez mauvais fermier. Il est toujours en retard, à ce que me dit Newick.

— Il est dans un grand embarras pour l’instant ; il aime beaucoup sa femme et ses enfants et, si la ferme lui est enlevée, ils seront tous réduits à mourir de faim. Ses enfants ont besoin de soins et de ménagements : deux d’entre eux ont été laissés très bas après leur maladie, et le docteur a ordonné pour eux du vin et des réconfortants. »

Lord Fautleroy fit un nouveau pas en avant.

« C’est comme pour Michel, » dit-il.

Le comte tressaillit légèrement.