Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/161

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— Chérie m’excusera, dit le comte sèchement. Allez, et dites-lui que rien n’a pu vous empêcher de venir la voir aujourd’hui, pas même le désir de faire connaissance avec votre poney.

— Elle sera bien fâchée ! Elle aurait été si contente de vous voir !

— Je crains que non, murmura le comte. La voiture viendra vous chercher pour retourner au château, » ajouta-t-il.

Sur un signe de son maître, Thomas ferma la portière de la calèche. Après un moment d’étonnement et d’embarras, Cédric prit sa course vers la maison. Le comte eut alors l’occasion, comme M. Havisam l’avait eue déjà, de voir une paire de belles et fortes petites jambes fuir avec une étonnante rapidité. Évidemment leur propriétaire ne voulait pas perdre de temps, et pas une fois il ne se retourna.

Le carrosse s’éloignait lentement. À travers un espace vide entre les arbres, le comte put apercevoir la porte de la maison. Elle était toute grande ouverte. Le petit coureur franchit d’un saut les marches du perron. Une autre figure, mince et vêtue de noir, s’élança au-devant de lui : on aurait dit qu’ils volaient l’un à l’autre. Cédric sauta dans les bras de sa mère, se pendit à son cou et couvrit son doux visage de baisers.