XVIII
Jamais l’église de Dorincourt n’avait été aussi remplie qu’elle
le fut le dimanche suivant. Ce jour-là, M. Mordaunt vit apparaître
une foule de personnes qui ne lui faisaient que très rarement
l’honneur de venir écouter ses sermons. On voyait même
parmi elles des paroissiens des villages voisins, attirés par la
curiosité. C’étaient de robustes paysans, au teint brûlé par le
soleil, avec leurs femmes débordant de santé et dont les joues
étaient rouges comme des pommes. Elles avaient mis pour cette
occasion leurs plus belles robes et arboré leurs bonnets à rubans
ainsi que leurs châles multicolores. Leurs nombreux enfants,
dans leurs habits neufs, les entouraient. Le médecin du
village était dans son banc avec sa femme et ses quatre filles.
De même, le droguiste, l’épicier, la couturière et son amie la
modiste, avec leur famille, occupaient le leur ; enfin le village
entier était réuni, et M. Mordaunt ne se rappelait pas avoir
jamais vu une assemblée aussi nombreuse.
Dans le cours de la semaine précédente, une foule d’histoires étonnantes avaient circulé sur le compte du petit lord Faut-