Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/219

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paraître à ceux qui l’ont connu autrefois, il est en train de s’humaniser. C’est l’affection qu’il éprouve pour ce petit garçon qui a produit ce miracle. Avez-vous remarqué comme cet enfant l’aime, avec quelle confiance il se penche sur son fauteuil et s’appuie sur son genou ? Ses propres enfants auraient autant aimé s’approcher de lui que d’un tigre. »

Le jour suivant, lady Lorridale alla faire visite à Mme Errol.

« Édouard, dit-elle à son frère en revenant, c’est la plus aimable petite femme que j’aie jamais vue. Elle a une voix qui est une musique, et vous pouvez lui être reconnaissant pour avoir fait cet enfant ce qu’il est. Elle lui a donné plus que sa beauté ; elle lui a donné son cœur et son âme, et vous avez grand tort de ne pas la persuader de venir habiter avec vous. Je l’inviterai certainement à Lorridale.

— Elle ne voudra pas quitter son enfant, dit le comte.

— Eh bien ! j’aurai l’enfant aussi, » dit lady Lorridale en riant.

Mais elle savait bien que son frère ne voudrait pas se séparer de Cédric, et chaque jour elle voyait plus clairement jusqu’à quel point le grand-père et le petit-fils étaient attachés l’un à l’autre : comment toute l’ambition, et l’espoir, et l’affection du vieux lord se concentraient sur l’enfant, et comment la tendre et innocente nature de celui-ci lui retournait cette affection avec confiance et bonne foi.