Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/238

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Sa solitude devenait de plus en plus difficile à supporter ; il se disait que, puisqu’il ne pouvait plus voir Cédric, ce serait du moins une consolation pour lui d’en parler, et que cela l’aiderait à surmonter le chagrin qu’il éprouvait de l’absence de l’enfant.

Donc, un jour que Dick était occupé à s’escrimer sur les chaussures d’une pratique, un court et gros homme, avec une large face rouge et un front chauve, s’arrêta sur le trottoir et regarda pendant deux ou trois minutes l’enseigne du décrotteur, qui portait ces mots :


DICK TIPTON
Fait reluire bottes et souliers pour dames et messieurs :
le tout au plus juste prix.


Il demeura là si longtemps que Dick commença à le remarquer ; de sorte que, quand il eut mis la dernière touche aux bottes de son client, il se tourna vers M. Hobbes.

« Un coup de brosse, monsieur ? » demanda-t-il.

Le gros homme s’avança délibérément ; il lui était tout à coup venu à l’esprit que le moyen était excellent pour arriver à ses fins.

« Oui, » dit-il.

Il s’assit sur le fauteuil ombragé d’un parapluie que Dick, depuis les générosités de Cédric à son égard, tenait à la disposition de ses clients, et posa le pied sur le support destiné à cet usage.

Pendant que le jeune garçon travaillait, les regards de