Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui, répondit le comte, il l’est ; il est mon seul petit-fils et mon seul héritier. »

Puis, posant la main sur l’épaule de Cédric :

« Fautleroy, dit-il de son ton brusque et impératif, demandez à votre mère quand elle viendra habiter avec nous au château. »

Cédric courut à sa mère et l’enveloppant de ses bras :

« Pour vivre avec nous ! s’écria-t-il, pour vivre avec nous toujours ! dites, Chérie, quand viendrez-vous ? »

Mme Errol leva les yeux vers le comte. Il était grave, mais ses traits avaient perdu leur dureté habituelle ; néanmoins on voyait qu’il avait mis dans son esprit que le désir exprimé en ce moment ne souffrirait pas de contradiction ni même de retard. Depuis quelque temps, il commençait à penser que le meilleur moyen de se faire aimer de son petit-fils c’était de se réconcilier avec sa mère, et la conversation qu’il avait eue quelques semaines auparavant avec Mme Errol lui avait fait voir que cette réconciliation ne pouvait qu’être avantageuse pour lui à tous les points de vue. Aussi avait-il résolu de ne pas perdre de temps pour la réaliser.

« Êtes-vous sûr qu’il vous sera agréable que j’aille vivre avec vous ? demanda Mme Errol avec son doux et aimable sourire.

— Tout à fait sûr, répliqua brusquement le comte, et nous espérons que ce sera bientôt. »


Avant que Ben retournât en Amérique, M. Havisam eut une entrevue avec lui. Il lui apprit que le comte voulait reconnaître le service qu’il lui avait rendu en venant démasquer les intrigues de sa femme ; que de plus son intention était de faire