Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/302

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et de la douce et gracieuse créature qu’il avait si longtemps haïe, et que maintenant il traitait avec le respect qu’il devait à la mère de son héritier. Quelques-uns prétendaient même que le comte ne tarderait pas à aimer sa belle-fille, et on se disait qu’entre le petit lord et sa mère, le vieux seigneur au cœur sec et dur arriverait peut-être, avec le temps, à devenir un seigneur humain et bienveillant ; qu’il changerait alors de conduite envers ses tenanciers et qu’il s’occuperait de faire le bonheur de ceux qui étaient dans sa dépendance, ce dont, jusque-là, il n’avait pas paru se soucier. Cette pensée rendait tout le monde joyeux.

Quelle foule dans les bosquets, sous les grands arbres et sur le gazon !

Tous les voisins du comte s’étaient rendus au château pour assister à la fête, pour adresser au vieux lord leurs félicitations et pour faire connaissance avec Mme Errol. Lady Lorridale avec son mari, ainsi que miss Viviane Herbert, se trouvaient parmi eux.

Quand Cédric avait aperçu miss Viviane, il était accouru vers elle ; la jeune dame l’avait pris dans ses bras et l’avait embrassé comme s’il eût été pour elle un petit frère tendrement préféré.

« Cher petit Fautleroy, disait-elle, cher petit ami ! quand je pense que nous avons été sur le point… ! Que je suis heureuse qu’il n’en ait rien été ! »

Elle parcourut le parc avec lui, car Cédric voulait lui montrer tout ce qui avait été préparé ; puis elle se laissa conduire par lui auprès de M. Hobbes et de Dick.