Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/50

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tu l’aimes, en remplacement de tous ses enfants qui sont morts. Son plus grand désir est de te rendre heureux et de rendre tout le monde heureux autour de lui. Il est très riche, il peut te donner tout ce que tu désires. Il l’a dit à M. Havisam, à qui il a remis beaucoup d’argent pour toi. Tu peux donner un peu de cet argent à Brigitte, afin qu’elle puisse payer son loyer et acheter à Michel ce dont il a besoin. N’en es-tu pas bien content, hein ? » ajouta-t-elle en déposant un tendre baiser sur les joues rondes de l’enfant, où la joie causée par l’annonce de ces richesses inattendues et arrivées si à propos avait fait monter des couleurs plus éclatantes que de coutume.

Cédric regarda successivement sa mère et l’homme de loi.

« Puis-je avoir cet argent maintenant ? s’écria-t-il ; puis-je le donner tout de suite à Brigitte ?… Elle va partir. »

M. Havisam lui tendit les cinq pièces d’or.

Cédric s’élança hors de la chambre.

« Brigitte, l’entendit-on s’écrier en se précipitant dans la cuisine, Brigitte, attends un instant : voici de l’argent ; tu pourras payer ton loyer ; mon grand-papa me l’a envoyé. C’est pour toi et pour Michel.

— Oh ! monsieur Cédric, s’écria la pauvre femme, à demi suffoquée par la surprise et par la joie ; cinq livres ! cinq livres ! Savez-vous que cela fait vingt-cinq dollars ! Je ne peux pas accepter tout cela sans la permission de votre maman.

— Je vous demande pardon, il faut que j’y aille, » dit en souriant Mme Errol ; et elle quitta le salon, laissant M. Havisam seul.