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V


Le lendemain de ce jour, M. Havisam put reconnaître que, quoique Cédric prêtât à certains sujets plus d’attention sérieuse que n’en donnent habituellement les enfants, il ne cédait pas sa part aux autres quand il était question de jeu.

Comme son coupé tournait le coin de la rue, il aperçut un groupe de petits garçons fort excités. Deux d’entre eux s’étaient défiés à la course, et l’un des compétiteurs était précisément Sa Seigneurie, le petit lord Fautleroy. Cédric faisait à lui tout seul, par ses clameurs, plus de bruit que tous ses compagnons. Son camarade et lui, rangés sur la même ligne ; une jambe en avant, attendaient le signal du départ.

« Un ! glapit celui qui devait le donner ; deux ! trois ! En avant ! »

M. Havisam fit arrêter sa voiture et se pencha à la portière avec un singulier sentiment d’intérêt et de curiosité. Il ne se rappela pas avoir jamais vu de petites jambes chaussées de bas rouges s’agiter avec autant de vélocité que les petites jambes de Sa Seigneurie, pendant que, les poings fermés et les cheveux au vent, elles couraient sur la piste.