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VII


Enfin tous les préparatifs de départ prirent fin, et l’heure arriva où la voiture qui devait mener les voyageurs au bateau s’arrêta devant la porte. Alors un singulier sentiment d’isolement enveloppa le petit garçon. Sa maman s’était enfermée quelques instants dans sa chambre. Quand elle en sortit, ses yeux étaient brillants et humides, et sa bouche tremblait. Cédric alla à elle ; elle se pencha vers lui : il lui jeta les bras autour du cou, et ils échangèrent des baisers. Il savait bien que quelque chose les rendait tristes tous les deux, quoiqu’il ne pût pas dire ce que c’était ; mais il murmura tendrement à l’oreille de sa mère :

« Nous aimions bien tous deux cette petite maison, Chérie, nous l’aimions bien ; nous l’aimerons toujours, n’est-ce pas ?

— Oui, oui, mon amour, répondit-elle en embrassant Cédric ; oui, mon amour. »

Ils montèrent alors dans la voiture. Le petit lord s’assit tout près de sa mère, jeta un dernier regard sur la maison, puis il s’enfonça au fond de la banquette et demeura silencieux.