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VIII


Ce fut pendant le voyage que la mère de Cédric lui apprit qu’ils ne devaient pas vivre tous deux dans la même maison. L’enfant eut d’abord quelque peine à le comprendre ; mais quand il en fut bien convaincu, son chagrin fut si grand que M. Havisam reconnut combien le comte avait été bien inspiré en faisant des arrangements pour que Mme Errol pût vivre près de son fils et le voir souvent. Il était visible qu’il n’eût pas supporté une séparation plus complète ; mais sa mère s’y prit avec tant de tendresse et de douceur qu’au bout de quelque temps l’impression de profonde tristesse qu’il avait reçue d’abord se dissipa.

« La maison que je dois habiter est tout près du château, ne cessait-elle de répéter, chaque fois que le sujet revenait sur le tapis ; à une très petite distance de celle que tu habiteras toi-même ; tu pourras venir me voir tous les jours, et nous serons si heureux pendant ces moments-là ! Tu auras tant de choses à me raconter ! Le château de Dorincourt est très beau ; ton papa m’en a parlé bien souvent. Il l’aimait beaucoup, et tu l’aimeras de même.