Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de manifester le choix qu’elle ferait de ses amis ; et elle résolut de n’admettre pour tels, que des gens dont les sentiments vertueux lui élèveraient l’âme ; dont la science perfectionnerait son jugement, dont les talents et les manières mériteraient sa considération.

En se conformant régulièrement à la loi qu’elle s’imposait, elle sentit qu’elle se verrait bientôt débarrassée de ce grand nombre de visites fatigantes, et qu’elle jouirait de tout le loisir dont elle avait besoin pour s’adonner librement aux occupations de son goût, qui étaient l’étude, la musique et la lecture.

Une juste idée de ce qu’on nomme devoir, un desir sincère de bien faire, étaient les dispositions caractéristiques de son âme ; aussi n’envisageait-elle son opulence, que comme une dette contractée envers l’humanité malheureuse. Il lui fut cependant impossible de réaliser tout de suite ses vues ; la société qu’elle se proposait de former,