Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/130

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un sourire qui annonçait combien il était satisfait de lui-même ; et après lui avoir dit tout bas qu’il espérait qu’au moment où il avait l’honneur de la voir, elle était en parfaite santé, il s’écria : que la ville est horriblement déserte ! Cette solitude est pétrifiante ! J’imagine que vous ne vous trouvez pas à présent obsédée par le trop de monde. À présent ! repliqua M. Gosport ; je croirais volontiers le contraire. Réellement ? répliqua le capitaine ; sans s’appercevoir de l’épigramme. Je vous jure qu’à peine ai-je vu un être vivant. Avez-vous déjà essayé du Panthéon, mademoiselle ? — Non, monsieur. — Ni moi non plus ; je ne sais pas s’il y va quelqu’un cette année. Ce spectacle n’est pas mon spectacle favori ; rien de plus ennuyeux que de se tenir là long-temps assis pour écouter de la musique. Avez-vous déjà fait l’honneur au festino de vous y arrêter un instant ? — Non, monsieur. — Permettez-moi donc de vous supplier de vouloir en essayer. —