Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/191

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Eh bien, ma chère ! lui dit M. Delvile en lui prenant la main : à présent que vous vous êtes hasardée à venir ici, ne craignez point d’y revenir souvent. Je veux vous présenter à madame Delvile : je suis persuadé qu’elle sera enchantée de pouvoir vous témoigner de l’amitié. Ainsi voyez-nous librement toutes les fois que vous le jugerez à propos. Je voudrais bien vous rendre votre visite, mais je craindrais de rencontrer les gens chez lesquels vous demeurez, et que ma présence ne les gênât. Il tira alors sa sonnette, et on la reconduisit avec les mêmes cérémonies qu’elle avait été introduite.

Ce fut alors que Cécile perdit toute espérance de pouvoir, du moins pendant sa minorité, exécuter le projet qu’elle avait eu tant de plaisir à former. Elle eut le bon esprit de penser que sa situation présente, quoique si peu conforme à ses souhaits, n’était cependant point encore la plus désagréable où elle pût se trouver. Il est vrai qu’elle était fatiguée et ennuyée du trop de dissipation, et révoltée à la vue