Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/212

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que nous voilà tous deux à même de donner et de recevoir des avis salutaires ! aujourd’hui vous me recommandez l’économie ; hier j’eus toutes les peines du monde à m’abstenir d’en agir de même avec vous. Oh ! reprit-il, c’était un cas tout-à-fait différent ; les dépenses auxquelles un homme du monde ne saurait se refuser en certaines occasions, n’ont rien de commun avec un pareil excès. Sans doute, dit-elle, ces dépenses ne se ressemblent point ; cependant je ne saurais convenir que l’argent dépensé en inutilités, soit mieux employé que celui qu’on destine au soulagement de ses semblables. M. Harrel ne répliqua pas un mot ; et Cécile, après avoir moralisé en elle-même sur la manière opposée de considérer les objets de dépense et d’économie de la part du prodigue et de l’homme charitable, ne tarda pas à regagner son appartement, bien décidée à ne départir en rien du plan qu’elle avait adopté, et se flattant, à l’aide de son nouveau et très-singulier docteur, d’étendre ses bienfaits, et de ne point laisser refroidir