Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/22

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avaient rendue presque aussi chère que sa propre mère. Madame Charlton, cette amie sincère et respectable, la reçut chez elle. Elle y était établie depuis le moment où elle avait rendu les derniers devoirs au doyen ; et peut-être, si elle n’avait suivi que son inclination, y serait-elle restée jusqu’à celui où elle aurait pu aller habiter sa maison ; mais ses tuteurs désirèrent qu’elle changeât de demeure. Elle obéit à regret, quitta ses premières compagnes, l’amie la plus chérie et la plus respectable, ainsi que le lieu qui renfermait les restes des seules personnes qu’elle eût aimées. Accompagnée d’un de ses tuteurs, et suivie de deux domestiques, elle se rendit de Bury à Londres.

Ce tuteur était M. Harrel. Quoiqu’encore à la fleur de son âge, galant, poli, enjoué, grand et répandu dans le monde, il avait été nommé par son oncle un de ses trois tuteurs, dans la vue de faire plaisir à sa nièce, dont il avait épousé la plus intime amie. Cette unique raison lui fit penser qu’elle préférerait sa maison à toute