Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/224

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fait votre affaire avec elle ? Au diable les compliments ! Qui est-ce qui pense de nos jours à en faire ? Il y a long-temps que la mode en est passée. Vous verrez qu’elle ne pense pas de même quoique sa vanité, comme vous le dites très-bien, soit insupportable : moi, qui la connais depuis long-temps, je puis vous assurer que l’intimité la plus étroite ne la diminue en rien. Cela peut être ; il serait pourtant très-agréable de se procurer une fortune de 3000 livres sterling de rente ; un pareil revenu fait qu’on souffre assez facilement quelques inconvénients. Êtes-vous bien sûr que sa fortune soit aussi considérable ? Vous savez que l’on est toujours porté à exagérer. Oh ! j’en suis parfaitement bien informé ; malgré cela, il pourrait encore arriver que j’y renoncerais : je vois trop que, pour l’obtenir, il me faudrait perdre diablement de temps, et me donner furieusement de peine.

Monckton était trop intéressé et trop homme du monde pour se piquer de cette délicatesse qui nous fait desirer que l’objet