Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/226

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j’aye l’honneur de vous conduire. Cécile, à laquelle ce personnage devenait tous les jours plus désagréable, reçut avec froideur son offre, tandis qu’elle accepta volontiers la main que M. Belfield venait de lui présenter. Le fier baronnet, extrêmement piqué, continua à percer la foule ; et s’avançant vers M. Belfield, en lui faisant signe de s’arrêter pour le laisser passer, il lui dit : rangez-vous, monsieur. — Rangez-vous vous-même, monsieur, s’écria Belfield, l’arrêtant d’une main, tandis qu’il tenait Cécile de l’autre. — Et qui êtes-vous, monsieur ? lui demanda le chevalier d’un air de mépris. — C’est de quoi, monsieur, je vous rendrai compte toutes les fois qu’il vous plaira, repartit Belfield sur le même ton. — Que diable voulez-vous faire entendre par-là, monsieur ? rien de bien difficile à comprendre, repliqua Belfield, en tâchant de faire avancer Cécile, qui, très-alarmée, reculait de frayeur. Alors le chevalier, étouffant de colère se tourna vers elle, et lui dit, comme par manière