Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/43

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Cécile, que dans le cas où je serais exposée à la flatterie, vous voulez, en m’y accoutumant d’avance, prévenir les mauvais effets qu’elle pourrait produire.

Eh bien ! Miss Beverley, s’écria M. Harrel, après tout ce que vous venez d’entendre, ne redoutez-vous pas le voyage de Londres ? et M. Monckton est-il parvenu à vous en dégoûter ? Si je n’avais pas plus de chagrin de quitter mes amis, répliqua Cécile, que je n’ai de crainte en me hasardant d’aller à Londres, combien ce voyage ne me serait-il pas facile et agréable !

Bravo ! cria Belfield ; je suis enchanté de voir que les discours de M. Monckton ne vous ayent point intimidée, ni convaincue que vous étiez à plaindre d’avoir le malheur d’être en même temps jeune, belle et riche. Hélas, pauvre enfant ! dit douloureusement le vieillard qui était dans un coin, regardant fixement d’un air de pitié Cécile, qui témoigna quelque surprise, et fut la seule qui parut faire attention à lui.