Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/48

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quels elle survivait depuis si long-temps.

Comme leur voyage touchait à sa fin, toutes les sensations tristes et désagréables que Cécile avait éprouvées en le commençant, firent place au bonheur qu’elle se promettait en revoyant bientôt son intime amie.

Dans ses premières années, Madame Harrel avait été la compagne des jeux de son enfance, et pendant sa jeunesse, sa camarade d’école ; une conformité d’inclinations, fondée sur la douceur des caractères, les avait, de bonne heure, rendues chères l’une à l’autre, quoique leur ressemblance à d’autres égards ne fût plus la même. Madame Harrel, avec moins d’esprit et de bon sens que son amie, ne laissait pas d’être aimable et amusante. Sans être belle, elle plaisait par ses bonnes qualités ; et si elle n’inspirait pas cet amour dont le respect doit être la base, elle faisait au moins naître ces goûts vifs qui en tiennent lieu.

Mariée depuis près de trois ans, elle avait, dès cette époque, tout-à-fait quitté