vous attends au bout de trois mois, et alors nous verrons la différence. Je ne le souhaite pas, s’écria M. Arnott ; j’espère au contraire qu’il n’y en aura aucune.
M. Harrel ayant été joindre d’autres personnes, et M. Arnott trouvant tous les sièges voisins de celui de Cécile occupés, fit le tour, et fut se placer derrière elle, où il resta patiemment pendant tout le reste de la soirée. Le chevalier, de son côté, conserva son poste, et, sans se donner la peine d’articuler un seul mot, ne cessa de tenir les yeux attachés sur elle.
Cécile, piquée de son impudence, tourna la vue de tous côtés pour se dérober à ses regards. Son embarras prêtant un nouvel éclat à sa beauté, ne servit qu’à redoubler une attention qui sans cela aurait pu se lasser. Elle fut presque tentée de tourner sa chaise et de se mettre vis-à-vis de M. Arnott. Cependant, quelqu’envie qu’elle eût de témoigner son mécontentement au chevalier, elle n’osa le faire ; elle ne savait pas encore qu’il fût permis de s’entretenir en particulier avec quelqu’un, dans une nombreuse assemblée.