Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/99

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Lorsque je demeurais à Bury, je ne pouvais jamais l’envisager sans frayeur. J’avoue, Madame, répliqua Morrice, que l’extérieur n’est pas en sa faveur : j’avais moi-même, à la première vue, beaucoup d’aversion pour elle ; mais sa maison est amusante, très-amusante ; j’aime de temps en temps à y passer quelques jours. Mademoiselle Bennet est aussi une personne fort agréable, et… Mademoiselle Bennet agréable ! s’écria Madame Harrel ; c’est, selon moi, la plus abominable créature que j’aie jamais connue, une vieille fille maussade et envieuse. Mais oui, Madame, comme vous dites fort bien, répondit Morrice. Elle n’est pas bien jeune ; et quant à son humeur, j’avoue que je la connais fort peu ; et il est assez vraisemblable que M. Monckton contribue souvent à l’aigrir, car il est quelque-fois assez dur. M. Monckton, (s’écria Cécile très-piquée de l’entendre censurer par un homme auquel il lui paraissait qu’il faisait beaucoup d’honneur en lui permettant de l’approcher) toutes