Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/106

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serez sûrement leur dupe. — Je ne saurais concevoir ce que vous voulez me faire entendre. — Rien que ce dont tout le monde s’apperçoit à la première vue : ils ont beaucoup d’orgueil et peu de bien : on dirait que la fortune vous a placée exprès dans leur chemin, et sûrement, ils sauront bien se prévaloir d’une conjoncture aussi favorable pour raccommoder leurs affaires, et se débarrasser de leurs créanciers. — Je vous assure que vous vous trompez : je suis convaincue qu’ils n’ont point cette intention : tout au contraire, ils m’impatientent par leur opiniâtreté à se figurer que je suis déjà engagée. Elle l’instruisit alors des soupçons qu’ils lui avaient fait paraître. Le bruit ridicule et absurde qu’on a répandu, ajouta-t-elle, les a si bien persuadés que le chevalier Floyer et M. Belfield étaient rivaux, et qu’ils s’étaient battus à mon occasion, que lorsque je parviens à les dissuader de mon penchant pour l’un des deux, ils en concluent tout de suite que j’en ai pour l’autre. Loin de trouver mau-