Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/124

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médecin ni de domestique. — Est-il possible que, vous trouvant dans une pareille situation, vous puissiez refuser des secours ? Vous ne pouvez raisonnablement rejeter ceux qu’on vous offre pour lui, en vous obstinant même à n’en point vouloir pour vous. — Si je les acceptais, à quoi pourraient-ils servir, puisqu’il n’en ferait aucun usage, et qu’il aimerait mille fois mieux mourir que de faire connaître ses besoins ? — Recevez-les donc sans qu’il le sache ; servez-le sans le lui dire : vous ne voudriez certainement pas qu’il pérît faute de secours ? — Le ciel m’en préserve ! Mais que puis-je faire ? je dépends de lui, madame, et il ne dépend pas de moi. — Est-ce votre père ? excusez ma question ; mais votre jeunesse paraît avoir encore besoin d’un pareil conducteur. Non, madame, je n’ai plus de père. J’étais bien plus heureuse quand j’en avais un ! c’est mon frère. — Et quelle est sa maladie ? — Une blessure ? — Serait-il au service ? — Non, il s’est battu en duel, et a été atteint d’une balle au côté. — En duel ? s’écria Cécile ; comment