Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vince, répartit M. Harrel avec le ton dégagé qui lui était familier, ont toujours des idées un peu romanesques. Il est assez difficile de traiter avec elles ; mais comme le monde m’est beaucoup mieux connu qu’à vous, permettez que je vous dise que si, après tout ce qui s’est passé, vous persistez à refuser le chevalier, il aura sujet de se plaindre de votre procédé. Pouvez-vous me dire cela, monsieur, s’écria Cécile ? Il est impossible que vous le pensiez. Écoutez-moi enfin, je vous prie, assurez, s’il vous plaît, le chevalier…… Non, non, dit-il en l’interrompant et affectant de la gaité, vous arrangerez vous-même cette affaire à votre fantaisie ; il ne me convient point de me mêler des querelles des amants. Et alors, en s’efforçant de rire, il la quitta.

Cécile fut si fort irritée de ce procédé inouï, qu’au lieu de retourner vers madame Harrel, elle alla s’enfermer dans sa chambre. Il lui fut aisé de reconnaître que M. Harrel était décidé à employer tous les moyens dont il pourrait se ser-