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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/165

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étant allé passer les fêtes chez le duc de Derwent. Mon fils a de son côté un autre engagement ; et il y a si peu de monde actuellement en ville que je me soucie de voir, que je vivrai presque seule.

Si j’osais me flatter, s’écria Cécile, que vous daignâssiez me recevoir, je serais bien empressée d’échanger la partie de Violet-Bank pour un pareil avantage. Vous êtes bien bonne et bien aimable, lui répondit madame Delvile ; votre société me procurerait certainement les plus grands agréments. Ce n’est cependant pas que je craigne la solitude ; au contraire, le monde m’est presque toujours à charge : je ne trouve que très-peu de gens qui ayent le talent de réussir dans la société. Vivre seule, cependant, est triste ; et avec vous, du moins, dit-elle en prenant la main de Cécile, aucun obstacle ne s’oppose au penchant qui m’invite à former une amitié qui sera, j’espère, aussi durable que satisfaisante. Cécile témoigna, de la manière la plus expressive, combien elle était touchée de