Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/168

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Cécile, de son côté, était au comble de ses vœux. En quittant la maison d’un de ses tuteurs pour aller habiter celle de l’autre, elle savait que personne n’avait le droit de s’y opposer, et l’empressement flatteur avec lequel madame Delvile avait prévenu sa demande, sans s’informer de ses motifs, la tira d’une situation qui lui devenait extrêmement pénible. L’absence de M. Delvile contribua encore à augmenter son bonheur, et elle se réjouit de la perspective de trouver bientôt l’occasion d’expliquer à son fils ce qui avait pu lui paraître mystérieux dans sa conduite avec M. Belfield. S’il lui restait quelque chose à regretter, c’était uniquement l’impossibilité de recevoir les conseils de M. Monckton.

Le lendemain matin, Cécile prit congé de madame Harrel, qui témoigna faiblement son chagrin d’être privée de sa compagnie, et se rendit chez madame Delvile qui la reçut avec beaucoup de cordialité ; elle la conduisit à l’appartement qu’elle lui avait fait préparer, lui