Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/170

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exiger, ils étaient encore fort au dessous de ceux qu’on était porté à lui accorder.

Son penchant pour le jeune Delvile augmenta aussi de plus en plus ; et toutes les fois qu’il eut occasion de faire connaître sa façon de penser, elle en conçut une plus haute idée ; elle trouvait dans ses manières et dans ses inclinations un mêlange de douceur et de franchise, qui en faisant rechercher sa compagnie, rendait sa conversation intéressante et spirituelle.

Ce fut là que Cécile éprouva ce bonheur qu’elle avait si longtemps desiré ; sa vie n’était ni trop dissipée ni trop retirée ; la compagnie qu’elle voyait était composée de gens de distinction ou à talents, dont les visites n’étaient ni longues ni fréquentes. La situation qu’elle venait de quitter donnait un nouveau prix à celle où elle se trouvait ; elle n’était plus révoltée par l’extravagance ou l’étourderie, plus tourmentée par des attentions et des poursuites qui lui déplaisaient, ni mortifiée par l’ingratitude de