Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/175

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Comblée sans cesse des attentions de ses nouveaux hôtes, elle voyait le temps s’enfuir avec trop de rapidité ; elle trouvait dans les talents de madame Delvile des sources intarissables de satisfaction ; et dans les sentiments et les dispositions de son fils, quelque chose de si conforme aux siens, qu’il proférait à peine un seul mot qui ne prouvât leur sympathie : tout dans leurs regards semblait annoncer une parfaite intelligence. Franche, enjouée, et libre de toute inquiétude, elle ne se levait que pour être heureuse, et ne se couchait que pour jouir d’un doux sommeil. Les contradictions qu’elle avait essuyées auparavant servaient non-seulement à augmenter le prix des jouissances actuelles, elles rappelaient encore à sa mémoire les événements de ses premières années ; et elle convenait que sa situation présente répondait mieux à ses goûts et à son caractère, qu’aucune de celles dans lesquelles elle se fût encore trouvée. Son bonheur présent s’évanouit à l’arrivée de