Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/20

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madame Harrel, étant entrée dans la salle, il se leva, disant : Si mon père avait prévu que j’eûsse l’honneur de voir ce matin miss Beverley, je suis sûr qu’il n’aurait pas manqué de me charger de compliments pour elle ; une pareille commission de sa part aurait peut-être contribué à faire excuser la hardiesse de ma visite. Après quoi, il prit congé. Il faut avouer, dit Cécile, que le fils de M. Delvile ne ressemble guère à son père. Très-peu, ajouta madame Harrel, et moins encore à sa mère ; car je vous assure qu’elle est, s’il est possible, plus hautaine et plus fière que son mari. Je hais jusqu’à sa présence ; car sa figure est si imposante, qu’à peine ose-t-on souffler devant elle. Pour le fils, c’est un charmant jeune homme qui plaît généralement. Je ne l’ai cependant jamais vu qu’en public ; car nous ne sommes en liaison avec personne de cette maison.

M. Monckton ne tarda pas à revenir ; il fut assez surpris de voir que l’on savait déjà les nouvelles qu’il croyait être le premier à apporter.