Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/200

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table état de son cœur, vit avec effroi la grandeur du péril qui le menaçait. Il reconnut que le moment présent n’était point celui qu’il fallait choisir pour continuer à la contrarier ; elle lui avoua que sa critique sévère du caractère de madame Delvile l’avait révoltée ; mais elle n’osa prendre la défense du jeune Delvile. M. Monckton insista alors, et voulut lui persuader que c’était pour réparer le délabrement de leur maison que les Delvile voulaient s’assurer de sa fortune, et qu’ils l’accablaient de prévenances et de caresses. Après cela, il abandonna absolument ce sujet ; et avec cette chaleur prudente et réservée, dont il accompagnait toutes ses expressions, il lui dit qu’il veillerait soigneusement, et l’avertirait de tout ce qui pourrait donner la moindre atteinte à sa réputation et à sa tranquillité.

Tourmenté lui-même par une inquiétude encore plus insupportable que celle qu’il lui avoit occasionnée, il vit alors ses espérances sur le point de s’évanouir pour