Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/203

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quoique, relativement à moi, il conviène très-fort que je me rappèle que des liaisons générales et sans choix, en confondant tous les rangs, deviènent tout-à-fait préjudiciables à l’ordre de la société qu’elles renversent. Je me suis adressé, continua-t-il, à madame Delvile, pour savoir si l’aveu que je vous avais recommandé de lui faire, et auquel elle m’avait promis de vous engager, avait déjà eu lieu ; elle m’a appris que vous n’aviez point encore ouvert la bouche à ce sujet. — Je n’avais aucun aveu à faire ; et madame Delvile ne m’ayant rien demandé, j’ai cru qu’elle était satisfaite, et n’avait plus de réponse à attendre.

L’époque actuelle de votre vie, ajouta-t-il, est celle où vous avez le plus besoin de conseils ; je suis, ainsi que je viens de vous le dire, fâché que vous n’ayez pas confié vos sentiments à madame Delvile. Une jeune demoiselle, à la veille de s’établir, et pouvant choisir sur un grand nombre de partis, est très-exposée à se tromper, et ne saurait