Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jusqu’à ce que vous ayez débarrassé ma maison de ces maudits coquins.

Cécile, étonnée de l’engagement qu’elle venait de contracter, et d’entendre nommer le juif, le quitta sans répliquer ; elle fit chercher M. Arnott pour concerter avec lui de quelle manière on pourrait appaiser ces créanciers.

Voudriez-vous bien, monsieur, lui dit-elle dès qu’elle l’apperçut, aller trouver ces gens, et les assurer que s’ils consentent à se retirer immédiatement, tout s’arrangera, et que M. Harrel les satisfera ? ah ! mademoiselle, s’écria tristement M. Arnott. Eh ! comment ? Il n’a aucun moyen de les payer ; et je n’ai pas la faculté de le tirer de ce pas sans me ruiner entièrement. Renvoyez-les seulement, dit Cécile, et je vous serai moi-même caution que votre promesse ne sera pas vaine. Hélas ! mademoiselle, qu’allez-vous faire ? Malgré l’intérêt que je prends à M. Harrel, et le chagrin que me cause la situation de mon infortunée sœur, je ne saurais pourtant souffrir que l’on abuse de tant de générosité.