Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/27

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fort étonnée. Ma chère amie, dit-il, avec une douceur qui cherchait à l’encourager, je sais que, pour une demoiselle de votre âge, il est difficile de répondre à cette question ; mais avouez-moi la vérité. Je serais au désespoir de vous faire de la peine ; et je veux, autant qu’il me sera possible, épargner votre modestie. Ainsi n’ayez nulle crainte ; regardez-moi comme votre tuteur, et croyez que je suis parfaitement disposé à vous considérer comme ma pupille. Dites-moi donc franchement de quelle nature peuvent être leurs prétentions ? À mon égard, monsieur, je puis vous déclarer qu’ils ne sauraient en avoir aucune. Je vois que vous êtes réservée, ajouta-t-il avec plus de douceur encore. Vous n’êtes point à votre aise avec moi ; et lorsque je réfléchis à quel point je vous suis étranger, cela ne m’étonne plus : cependant prenez courage ; il me paraît indispensable que vous me mettiez au fait de ce qui vous concerne ; ainsi je vous prie de vous expliquer.

Cécile, toujours plus mortifiée par cette